
Certains parcours, vous les choisissez consciemment, d'autres vous choisissent. Lorsque j'ai commencé ma formation en boxe, je cherchais avant tout un nouveau défi. Une façon de redéfinir mes propres limites. Mais très vite, il est devenu évident que cela allait bien au-delà du sport. C'est devenu un miroir. Un catalyseur. Une redécouverte de ce qu'entreprendre exige vraiment de vous.
La boxe met tout à nu. On ne peut rien cacher sur le ring. Ni ses doutes, ni sa fatigue, ni son état d'esprit. Et c'est précisément cette honnêteté qui m'a poussé à revoir ma façon d'entreprendre, de diriger et de grandir. Car celui qui monte sur le ring ne se bat jamais seul.

Entreprendre est souvent considéré comme une aventure solitaire. Mais tout comme dans la boxe, ce sont les personnes qui vous entourent qui déterminent votre parcours. Au cours de ce processus, j'en ai pris conscience plus que jamais.
Les partenaires d'entraînement, qui vous mettent au défi sans vous briser. Qui frappent un peu plus fort lorsque vous êtes trop à l'aise. Qui perturbent votre timing pour vous apprendre à anticiper. Dans le monde des affaires, il y a aussi des personnes qui vous mettent au défi : des collègues qui osent être critiques, des clients qui affinent leurs attentes, des partenaires qui vous obligent à réfléchir plus loin.
Et puis, il y a les coachs. Dans le sport comme dans l'entrepreneuriat. Les coachs voient ce que vous ne voyez pas encore. Ils vous signalent vos erreurs, mais vous donnent en même temps la confiance nécessaire pour les corriger. Ils vous guident sans prendre le dessus. Leur contribution vaut de l'or.
Au cours de ce parcours, mes coachs m'ont littéralement et figurativement rafraîchi : détails techniques, respiration, rythme, concentration. Mais ils ont fait autre chose : ils m'ont appris que le progrès ne réside pas dans la force brute, mais dans des choix conscients. Une idée qui s'applique directement à la direction d'une équipe, d'une entreprise et d'une vision.

Chaque entraînement demandait du temps. Beaucoup de temps. Et d'énergie. Parfois plus que ce dont je disposais à ce moment-là. Il fallait jongler, combiner, réorganiser, tout comme l'entrepreneuriat l'exige parfois de manière inattendue.
Il y avait des jours où tout allait bien. Les combinaisons s'enchaînaient naturellement, le rythme était bon, le corps coopérait. Et il y avait des jours où tout semblait difficile. Où le sac semblait implacable, mes jambes étaient lourdes et ma tête ne trouvait pas la bonne direction.
Ces moments sont essentiels. Tant sur le ring que dans l'entrepreneuriat. Car la croissance ne se fait pas dans le confort. La croissance survient lorsque, au milieu d'une période difficile, vous réalisez que l'abandon n'est pas une option. Lorsque vous acceptez que les moments difficiles ne sont pas une fin en soi, mais une étape intermédiaire.
La boxe est autant mentale que physique. Vous devez constamment anticiper, ressentir, lire les mouvements, prévoir. Cela demande de la présence et de la concentration. Et c'est exactement ce que j'ai reconnu dans l'entrepreneuriat.
Les baisses de moral étaient parfois inattendues. Le doute. La frustration. Un entraînement moins réussi. L'impression que tout cela était peut-être un peu trop. Mais à chaque fois, la même chose se produisait : une bonne séance, un mot motivant d'un coach, une percée inattendue... et l'énergie revenait.
Il en va de même dans le monde des affaires. Les entrepreneurs les plus forts ne sont pas ceux qui ne tombent jamais, mais ceux qui continuent à se relever. Ceux qui comprennent que chaque manche recommence dès que la cloche retentit.

Ce qui rend ce projet si spécial, c'est qu'il a pris une ampleur qui dépasse largement ma propre personne. Lors du gala de bienfaisance HOPE, nous avons récolté près de 63 000 euros pour la bonne cause. Une somme qui témoigne de la puissance de l'effort collectif.
Ce qui a commencé comme un défi personnel s'est transformé en un véritable mouvement. Un événement où le sport, l'esprit d'entreprise, la solidarité et la persévérance se sont rencontrés. Et c'est précisément cela qui me touche le plus : l'énergie que l'on investit dans quelque chose peut se traduire par un impact réel et tangible.
La soirée de bienfaisance a été un moment fort. Non pas à cause de la bague elle-même, mais grâce aux personnes présentes. Leur soutien. Leur enthousiasme. Leur foi en la mission. Cela a été la preuve parfaite que lorsque vous osez sauter, les gens sautent avec vous.
Ce parcours de boxe m'a beaucoup appris. Sur la force. Sur la vulnérabilité. Sur la discipline. Mais surtout sur les gens. Sur l'importance d'une équipe qui vous soutient, d'un environnement qui vous stimule, d'un public qui vous motive et d'un objectif qui vous dépasse.
Voici ce que signifie pour moi l'entrepreneuriat : continuer à avancer, continuer à apprendre, continuer à investir en soi-même et dans les autres. En sachant que chaque étape vous rapproche un peu plus de la croissance, du succès et d'un changement significatif.
Et ce parcours… donne envie d'en faire plus.

Ce qui n'est souvent pas visible pour le monde extérieur, c'est le chemin physique que vous parcourez avant même de mettre un pied sur le ring. Les premiers entraînements m'ont immédiatement confronté à la réalité : la boxe exige un autre type de condition physique, une autre explosivité et surtout une autre forme de tension corporelle que celle que vous développez dans la vie quotidienne.
Les progrès se sont faits petit à petit. Une meilleure technique de frappe. Une coordination plus rapide des mains. Un tronc plus solide. Plus d'endurance. Une respiration qui ne me gênait plus, mais qui m'aidait. Mon corps a changé, non seulement physiquement, mais aussi fonctionnellement. Je me sentais plus fort, plus vif et plus équilibré.
Et là encore, j'ai découvert un parallèle avec l'entrepreneuriat. On ne voit souvent que le « résultat » : le résultat, l'entreprise, les succès. Mais rarement l'entraînement qui se cache derrière. Les heures que personne ne voit. Les journées physiquement et mentalement éprouvantes. Les sacrifices. L'entrepreneuriat exige le même type de travail invisible : construire des fondations dont les autres ne verront les résultats que plus tard.
La préparation à un combat, tout comme la préparation à un défi professionnel, repose sur la constance. Ce n'est pas un seul effort considérable, mais une centaine de petits efforts qui, ensemble, font la différence. Cette transformation physique a finalement confirmé une chose : la croissance n'est jamais le fruit du hasard. Elle se construit jour après jour.
Photos : Vinny Rogmans
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